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Petite histoire de la Guadeloupe... et des frères Laporte !

  • Mademoiselle Artichaut
  • 19 févr. 2015
  • 3 min de lecture

Quand le 4 novembre 1492, Christophe Colomb aborde l’archipel Guadeloupéen, il découvre les indiens Caraïbes, venus d’Amazonie, comme leurs prédécesseurs Arawaks. Les autochtones sont hostiles à leur présence et c’est la guerre ! Il faudra attendre 1635 pour que s’organise l’immigration blanche...

C’est à la fin du règne de Louis XIII, que sous l’impulsion de Mazarin, les français commencent à s’y établir pour cultiver le tabac et le cacao. La colonisation de ce nouvel eldorado, tant convoité, s’accélère avec Louis XIV et son ministre Colbert. Mais, comme les indiens refusent toujours de se soumettre et de travailler pacifiquement au service des nouveaux arrivés - qu’ils harcèlent par les armes - le roi encourage le commerce des esclaves noirs d’Afrique (la traite). Cette stratégie est rendue d’autant plus inéluctable que la culture du tabac périclitant, cette dernière, est remplacée par celle de la canne à sucre, très consommatrice de terres et de bras adaptés au climat tropical !

Le sucre devient alors la denrée la plus recherchée en Europe. C’est vers 1650 que les colons vont se tourner massivement vers cette activité lucrative en employant une main d’œuvre plus docile : les esclaves. D'autre part, un traité de paix est signé avec les derniers rebelles Caraïbes en 1656. Après St Domingue, la Guadeloupe devient officiellement une colonie de la couronne en 1674 (dés la fin de la guerre de sept ans contre les anglais) et Louis XIV promulgue le Code Noir en 1685.

Lorsque, en 1792, les deux frères Laporte débarquent à la Guadeloupe, venant de leur Dordogne natale, l’île est en plein boom ! Elle est au sommet de ce que les historiens appellent la "traite sucrière". On défriche à tout va, si vite que l’espace cultivable offert aux appétits des premiers propriétaires, se réduit ; entre colons on ne se fait plus de cadeaux !

La spéculation foncière s'accroît tandis que la vente aux enchères des noirs augmente le coût du travail.

Partant de l’hypothèse que nos ancêtres, arrivés trop tardivement, ne sont pas assez fortunés pour acquérir des terres et acheter les nombreux esclaves nécessaires à la culture des champs de canne, ils se lancent alors dans le café. C’est raisonnable, mais il est trop tard pour espérer appartenir, un jour, à la caste des "grands blancs" ! La famille s’enrichit mais à la troisième génération, par indolence ou par choix de vie, elle s’oriente vers l'administration et les professions libérales où elle se taille une place très honorable : percepteur, médecins, pharmaciens, professeurs, etc. Nos békés deviennent des bourgeois tandis que leur créolité s'affirme !

C'est ainsi, qu'au tournant du XIXème siècle, surgit celui qui sera le fondateur de la branche, Calixte, François-Joseph LAPORTE, qui après des études à l'Ecole du Service de Santé de la Marine de Bordeaux, fera une carrière de médecin militaire en Indochine.

Dans la deuxième partie du XXème siècle, les maladies cryptogamiques et surtout la concurrence de la production latino-américaine sonnent le glas de l'épopée caféière dans la mer des Antilles. Le cacao lui aussi est relégué au second plan. Mais la Gaudeloupe est maintenant confrontée à une menace beaucoup plus grave : le sucre européen de betterave !

Par bonheur, la colonie s'en sort grâce au rhum qui fait son apparition sur le marché mondial, en 1871, et devient à la mode, dès la fin de la première guerre mondiale.

C’est finalement la banane, dans les années 30, qui sauve et transforme à la fois, l’économie et le paysage de "l’île papillon".

Jean Bertin, Mazamet, 2015

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